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News 2006
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Cancer du sein : le régime fait-il fausse route?

Une étude d'envergure livre ses résultats après quelques huit ans d'intervention. Les résultats obtenus avec un régime pauvre en graisses sur le risque de cancer du sein sont plutôt mitigés.

Par Nicolas Guggenbühl

News du :
14 Février 2006

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Une alimentation trop grasse, caractéristique on ne peut plus commune dans nos modèles alimentaires, est considérée comme un facteur de risque pour bien des pathologies, y compris de nombreux cancers. Cela concerne aussi les cancers hormono-dépendants tels que le cancer du sein, bien que pour lui, des données contradictoires aient été enregistrées jusqu'à présent. L’étude «Women’s Health Initiative (WHI) Dietary Modification Trial» vise précisément à évaluer l’impact d’une modification du régime alimentaire sur le risque de développer un cancer du sein.

Cette étude a débuté en 1992 avec près de 50.000 femmes ménopausées sans antécédents de cancer du sein. Une partie de cet effectif (40 %) est enrôlée dans un groupe «intervention», qui consiste à adopter une alimentation pauvre en graisses (20 % de l’énergie totale, soit près de la moitié d’une alimentation «à la Belge»), et à augmenter la consommation de fruits et légumes (au moins 5 portions par jour) et des produits céréaliers. Le reste du groupe ne reçoit aucune directive pour modifier ses habitudes alimentaires, et sert ainsi de groupe de comparaison.

Pas de différence significative

Après un suivi moyen de 8,1 ans, 3,55 % des femmes du groupe «intervention» ont développé un cancer invasif du sein, contre 3,66 % dans le groupe «comparaison». Malgré une légère tendance en faveur de l’intervention, il n’y a pas de différence significative, ce qui ne permet pas de considérer l’intervention comme une réussite.

Bien sûr, on peut rétorquer que le suivi n’est pas encore assez long pour faire ressortir des différences, mais pour l’heure, ces résultats sont plutôt décevants. À tel point que l’on peut s’interroger sur la pertinence d’une telle réduction de l’apport en lipides.

Ces résultats pourraient aussi ranimer le débat autour des CLA ou acides linoléniques conjugués, dont les produits laitiers constituent la principale source et à qui l’on attribue un potentiel protecteur vis-à-vis du cancer du sein. Un potentiel dont on se prive en optant systématiquement pour des produits laitiers allégés en graisses, qui sont aussi allégés en CLA…

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste

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Référence:
JAMA du 8 février 2006, p629-642.

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