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News 2003
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Une vitamine contre la déprime ?

L’acide folique ou vitamine B9 joue-t-il un rôle dans la dépression ? C’est ce que suggère une nouvelle étude épidémiologique réalisée aux USA et qui révèle un lien entre la vitamine B9 et la vulnérabilité à la dépression.

Par D. Delestienne et Nicolas Guggenbühl

News du :
26 Mars 2003

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La vitamine B9 ou acide folique (ou folate) intervient dans la synthèse de neurotransmetteurs et dans des réactions au niveau du système nerveux central. Elle joue donc un rôle dans la transmission de l'influx nerveux entre les cellules cérébrales et sa carence entraîne, entre autres symptômes, des troubles neurologiques.

Plusieurs études cliniques ont déjà suggéré l'existence d'un rapport entre des taux abaissés de folate et la dépression, mais ceci n'a jamais été vérifié dans la population générale. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de la Tufts University (Boston) et de l'école de santé publique de la Harvard Medical School ont étudié, au sein d'une population de près de 3000 américains âgés de 15 à 39 ans, les liens entre le statut en folate et la dépression. Ils ont constaté que parmi les déprimés, les concentrations en folate dans le sérum et dans les globules rouges étaient plus basses que chez les non-dépressifs. Les personnes dysthémiques (qui présentent des perturbations de l'humeur), le taux d'acide folique des globules rouges est aussi plus bas que celui des bien-portants.
Les auteurs relèvent que ce statut bas en acide folique est le plus caractéristique chez les sujets ayant récemment guéri de leur dépression. Ils proposent de recourir à la supplémentation en acide folique durant l'année qui suit un état dépressif, avec l'espoir d'éviter une rechute.

Pas trop vite !

Toutefois, dans un éditorial consacré à cette étude, I Bjelland, de l'Université de Bergen en Norvège, ajoute un bémol. Pour l'heure, il subsiste encore beaucoup d'incertitudes quant à l'indication d'une supplémentation en acide folique, la durée et le dosage du traitement ainsi qu'aux risques liés au possible surdosage. Il ajoute qu'en dépit des arguments convaincants, il faudra encore d'autres études pour préciser le rôle de l'acide folique dans la dépression, ce qui ne sera pas facile étant donné que les Etats-Unis ont entrepris, depuis 1998, un vaste programme d'enrichissement en acide folique de bon nombre de produits céréaliers.

Rappelons que les fruits (surtout les agrumes) et les légumes (surtout ceux à feuilles sombres) constituent une bonne source d'acide folique dont on aurait tort de se priver… surtout en cas de coup de blues !

D. Delestienne et Nicolas Guggenbühl

Ref :
Morris M.S. et al Psychother Psychosom 2003;72(2):80-7 et Bjelland I et al. Psychother Psychosom 2003;72(2):59-60.

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