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Oméga-3: comment avoir son compte?

Très populaires depuis quelques années, les acides gras oméga-3 présentent de nombreux avantages pour la santé. En 2004, le Conseil Supérieur de la santé (C.S.S.) a publié des recommandations nutritionnelles spécifiques pour ces célèbres lipides mais peu de personnes parviennent à les atteindre.


Health and Food

99 Souvenir 2009

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Les bienfaits des acides gras oméga-3 sont bien connus des professionnels de la santé et leur importance dans une alimentation équilibrée n’est plus à démontrer. Malheureusement, au vu des habitudes alimentaires de nos compatriotes, les recommandations nutritionnelles sont rarement atteintes. Il est donc important de savoir conseiller le grand public afin de l’aider à couvrir ses besoins nutritionnels en oméga-3 de façon optimale.

Des intérêts multiples
Les acides gras de la famille oméga-3 ont de nombreux avantages nutritionnels, que ce soit chez la personne en bonne santé, chez l’enfant ou chez les personnes souffrant de pathologies. D’abord, étant des constituants essentiels des tissus nerveux, les oméga-3 sont donc indispensables au bon développement neurologique du fœtus et du nourrisson. Chez les adultes sains, la consommation d’oméga-3 pourrait avoir, selon plusieurs études, des effets préventifs sur le risque de cardiopathies ischémiques, d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques, ainsi que sur certains cancers. Ces lipides spécifiques pourraient aussi jouer un rôle dans la prévention secondaire, notamment en diminuant le risque de mortalité cardiovasculaire. Des essais cliniques randomisés ont en effet apporté la preuve qu’une supplémentation alimentaire en aliments riches en oméga-3, associée à la prise de compléments alimentaires à base d’huile de poisson, diminuait de façon significative la mortalité cardiovasculaire chez un groupe test en comparaison avec un groupe de référence. Enfin, certains essais mettent en évidence le fait que cette famille d’acides gras pourrait être utile chez les patients ayant déjà eu un infarctus du myocarde, en prévenant le risque d’arythmie cardiaque.

Quelles quantités?
Les experts du C.S.S. ont émis en 2004 des recommandations en matière de consommation d’acides gras de la famille oméga-3. Selon eux, un adulte devrait consommer quotidiennement 1,3 à 2% de son apport énergétique total (AET) sous forme d’oméga-3, dont plus de 1% sous forme d’acide ?-linolénique (ALA) et plus de 0,3% sous forme d’acides eïcosapentaénoïque et docosahéxaénoïque (EPA + DHA), ce qui représenterait, pour un AET de 2000 kcal, un apport de 2,9 à 4,4g d’oméga-3 par jour, soir plus de 2,2g sous forme d’ALA et plus de 0,67g d’EPA+DHA. L’American Heart Association conseille, quant à elle, un apport journalier de 1g d’EPA et DHA pour les personnes présentant des pathologies coronariennes. Il semble également que le traitement de l’hypertriglycéridémie puisse reposer sur la prise quotidienne de 465 mg d’EPA et 375mg de DHA sous la forme de gellules.

Comment atteindre les recommandations ?
Les oméga-3 se trouvent dans notre alimentation, soit sous forme végétale (huile de colza, noix, chou vert,...), soit sous forme animale (essentiellement présents dans le poisson et a fortiori le poisson gras,...). Depuis quelques années, des produits portant des allégations du type « sources, riche ou encore enrichi » en oméga-3 sont apparus dans les rayons des supermarchés. Avant de les conseiller aux patients, il convient de tenir compte de leur teneur en graisses saturées (qui doit rester la plus basse possible), en nutriments protecteurs et plus particulièrement en antioxydants et de l’apport en oméga-3 de ces produits par 100g ou par 100 kcal (qui doit être le plus élevé possible). Il est également important de connaître la place occupée par ce produit dans la pyramide alimentaire car un aliment du sommet ne sera pas conseillé de la même façon qu’un produit laitier ou un féculent. En réalisant de bons choix alimentaires, il devient plus aisé d’atteindre les objectifs nutritionnels recommandés par les experts. Il faut cependant toujours garder à l’esprit que ces conseils doivent s’intégrer dans un contexte d’alimentation équilibrée et diversifiée car une augmentation en aliments riches en oméga-3 n’a pas de sens si des déficiences alimentaires, notamment en antioxydants, sont présentes chez le patient.


Alexandre Dereinne, diététicien

Références

Chan E, Cho L. What can we expect from omega-3 fatty acids?
Cleveland Clinic Journal of Medicine: 76(4) apr 2009.
http://www.ccjm.org/content/76/4/245.full.pdf+html
Site en anglais consulté en octobre 2009.

Hoge Gezondheidsraad. Aanbevelingen en beweringen betreffende de Omega-3 vetzuren Versie 2004.
https://portal.health.fgov.be
Site en français et en néerlandais, consulté en octobre 2009.

Maindiaux V. Oméga-3 : comment mettre en application les recommandations nutritionnelles. Symposium Danone Institute. 22/10/2005.
http://www.danoneinstitute.be
Site en français et néerlandais consulté en octobre 2009.
 

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