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News 2011

Le «halo santé» des produits bio

Un nombre croissant d'études suggère que les aliments présentant certains aspects positifs, comme le fait d’être issu de l’agriculture biologique, conférerait un « halo santé » à ces aliments pouvant influencer le consommateur, même si le produit est peu recommandable d’un point de vue nutritionnel. Il en irait de même dans le secteur de la restauration.

Publié le 04/05/11

Le «halo santé» des produits bio

Les psychologues ont depuis longtemps reconnu que le fait qu'une personne présente des attitudes positives peut émettre un «halo» suggérant que les autres caractéristiques associées à cette personne sont également positives. Or il semble que cet effet de halo s’applique également aux aliments

Influence des fast-foods «santé»

La recherche a déjà montré que les gens ont tendance à consommer davantage de calories dans les fast-foods prétendant servir de la nourriture «plus saine», par rapport aux quantités d’aliments qu'ils mangeraient dans un fast-food traditionnel. 

Le raisonnement est que, lorsque les gens perçoivent un aliment comme étant plus sain, ils ont tendance à baisser leur garde en terme d’apport calorique et finissent par voir leur apport énergétique majoré.

Etude du «halo santé»

Cet effet de halo de l’alimentation « santé » semble aussi s'appliquer à certains aliments considérés par beaucoup comme particulièrement sains, comme c’est le cas avec les produits biologiques. Plus précisément, certaines personnes croient à tort que ces aliments sont plus «nutritifs» et plus «sains», simplement parce qu'ils portent un label "bio".

Dans le cadre de son travail de fin d’étude, une étudiante de la Cornell University aux USA, Jenny Lee Wan-Chen, a évalué l’influence du « halo santé» qui entoure les aliments biologiques sur la perception des consommateurs vis-à-vis de ces produits (goût, aspect nutritionnel,…). 

L’étude de Lee, contrôlée et menée en double-aveugle a porté sur 144 sujets recrutés au hasard dans un centre commercial local afin d’investiguer ce les consommateurs pensaient de biscuits fourrés au chocolat, de yaourt entier et de chips leur étant présentés comme produits à partir d’aliments issus de l’agriculture conventionnelle ou biologique. En réalité, tous les produits étaient issus de l’agriculture biologique. Ils portaient simplement soit la mention «issu de l’agriculture conventionnel», soit «issu de l’agriculture biologique».

Les participants étaient ensuite invités à évaluer chaque aliment sur 10 critères différents comme le goût ou la perception de la teneur en matières grasses en utilisant une échelle de 1 à 9. Une estimation du nombre de calories de chaque aliment et de son prix était également demandée aux sujets. 

L’habit fait le moine?

Confirmant l'hypothèse de Lee sur le « halo santé » des produits bio, les sujets ont rapporté que, selon eux, les aliments sur lesquels figurait un label bio présentaient un meilleur goût, comportaient moins de calories, plus de fibres, moins d’acides gras saturés et étaient plus cher que leurs homologues issus de l’agriculture conventionnelle. Les chips et biscuits «bio» étaient perçus comme étant meilleurs sur le plan nutritionnel par rapport aux même produits «non bio». Rappelons que tous les produits de l’expérience étaient en réalité issus de l’agriculture biologique.

Il semble donc que les aliments mentionnant un label biologique présentent bel et bien un «halo santé», mais également que ce dernier soit très fort et cohérent, du moins pour des produits tels que les biscuits, les chips et le yaourt entier.

Des études complémentaires seraient néanmoins nécessaires afin de savoir si cet «halo santé» émanant des produits issus de l’agriculture biologique pourrait entraîner une plus grande consommation d'aliments par rapport à des aliments issus de l’agriculture conventionnelle. 

Adrien Loreis, diététicien

Référence:

Lee Wan-Chen J, Shimizu M, Wansink B. The health halo effect: Don't judge a food by its organic label. Federation of American Societies for Experimental Biology. 2011.

Consulter l'article

Article en anglais consulté en mai 2011.

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