On ne sait que peu de choses sur les effets que peuvent avoir sur le développement de son enfant des suppléments multiples en micronutriments apportés à la maman lorsqu'elle est en état de malnutrition. Dans des situations comme celles que connaissent les pays du Tiers-Monde et avec la montée de la pauvreté qui sévit chez nous, c'est pourtant une question importante si l'on veut assurer aux générations futures un développement physique et mental harmonieux. Pour en savoir plus, un groupe de chercheurs issus de différents pays européens et du Tiers-Monde a comparé les effets d'apports de suppléments au début de la grossesse (8-10 semaines de gestation) et leurs effets s'ils sont fournis plus tard dans la grossesse (17 semaines de gestation). Les suppléments apportés étaient multiples ou seulement composés de fer à dose modérée ou à dose plus élevée, ainsi que d'acide folique. L'étude était de grande envergure et a été menée au Bengladesh. Un groupe de 2853 enfants repris parmi ceux dont la mère avait bénéficié des apports de suppléments pendant sa grossesse a été soumis à des tests de résolution de problèmes. Ceux dont la mère avait reçu les suppléments tôt dans sa grossesse ont mieux répondu aux tests que les autres. La différence était modeste mais statistiquement significative. Toutefois ce bénéfice n'apparaissait pas chez les enfants de mères en surpoids. Les indices de développement moteur et les scores d'activité étaient également meilleurs chez les enfants ayant reçu des suppléments multiples via leur mère pendant leur vie intra-utérine que chez ceux qui n'avaient reçu que fer et folate. Même si ces bénéfices étaient modestes, ils suffisent poser la question de la nature des suppléments à apporter en cours de grossesse, du moment optimal de leur prise et du type de situation dans lesquelles ces apports sont utiles. Mais des recherches ultérieures sont encore nécessaires pour répondre valablement à ces questions.