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News 2005
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La balance ne fait pas le poids

Le syndrome métabolique guette nos sociétés. Pour la première fois, une étude menée chez la personne âgée révèle que la localisation de la masse grasse influence le risque de syndrome métabolique, et cela même sans excès de poids.

Par Nicolas Guggenbühl et Magali Jacobs

News du :
20 Avril 2005

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Le syndrome métabolique (SM) est une constellation de facteurs où l’obésité, l’hypertension, les dyslipidémies, la résistance à l’insuline… se trouvent imbriqués. Le fait de présenter au moins trois critères augmente fortement le risque de développer une maladie cardio-vasculaire. Aux Etats-Unis, 22% de la population est dans le cas. Parmi les personnes âgées, ce chiffre passe à 42%. Une nouvelle étude menée dans le cadre de la Health Aging and Body Composition Study, s’est intéressée à cette population auprès d’un échantillon de 3035 vétérans âgés de 70 à 79 ans.

Le premier constat de l’étude n’a rien d’étonnant: plus l’IMC est important, plus le risque de syndrome métabolique est élevé. Celui-ci est également tributaire de la localisation du tissu adipeux: les personnes présentant un syndrome métabolique ont plus de graisse viscérale (localisée dans l’abdomen, autour des organes) que les autres. Mais ce qui est plus surprenant, c’est d’apprendre que cet effet de la graisse abdominale ne concerne pas que les personnes obèses ou en excès de poids, mais aussi celles d’une corpulence qualifiée de normale (BMI < 25 g/m²). De plus, cette association est plus forte lorsque la proportion de masse adipeuse est moindre.

Adipocytes mieux placés

Fait qui semble étonnant, les sujets obèses qui ne souffraient pas du syndrome métabolique étaient ceux qui présentaient le plus de graisse sous-cutanée au niveau des cuisses. Cela ne signifie pas que la masse grasse au niveau des cuisses soit un facteur protecteur du syndrome métabolique. Disons plutôt que, parmi les obèses où le risque de syndrome métabolique est élevé, ceux qui ont une plus grande partie de masse grasse au niveau des cuisses en ont souvent moins au niveau viscéral.

Cette étude confirme que l’obésité de type «pomme» (accumulation de graisse autour de la taille) a plus de conséquences néfastes que la forme «poire» (accumulation de graisse autour des hanches). Et surtout, elle attire l’attention sur le fait que cette localisation viscérale peut poser problème même chez des personnes de poids normal.

Ces résultats, qui demandent à être confirmés dans d’autres tranches d’âge, ne doivent pas pour autant occulter l’importance du poids: même avec une accumulation de graisse viscérale – phénomène courant avec l’âge –, une personne âgée de corpulence normale présente moins de risque de syndrome métabolique que si elle accuse un excès pondéral.

Magali Jacobs et Nicolas Guggenbühl,
Diététicien Nutritionniste

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Référence :
Goodpaster BH et al., Arch Intern
Med 2005;165:777-783.

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