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News 2005
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Amaigrissement : les études manquent de science

Une revue critique de la méthodologie des études scientifiques publiées dans le domaine des régimes met en lumière une série de manquements. Rares sont les études qui montrent patte blanche.

Par Nicolas Guggenbühl

News du :
23 Février 2005

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En matière de régimes, les publications ne manquent pas. Et si les scientifiques dénigrent – souvent à juste titre – les articles pour le grand public qui « vendent » perpétuellement de nouveaux régimes, il semble que la prudence soit également de mise dans les études scientifiques.

Des chercheurs de l’Ecole de santé publique de l’Université du Kansas ont mené l’enquête, en sélectionnant 231 articles publiés en 1966 et 2003 et consacrés à des études sur la perte de poids. Ils ont inclus les travaux portant sur l’effet d’un régime amaigrissant et/ou de l’exercice physique, ainsi que ceux consacrés à la composition de la masse corporelle, la distribution de la graisse, le métabolisme et le fitness.

Manque de données

Pour mener son analyse, l’équipe a examiné la façon dont les études mentionnaient une série de caractéristiques des sujets. Ils ont utilisé comme référence le guide CONSORT (Consolidation of the Standard of Reporting Trials Characteristics), un outil validé qui regroupe 21 critères essentiels pour qu’une étude soit jugée valide. Les chercheurs se sont concentrés sur plusieurs caractéristiques susceptibles d’exercer une influence sur l’effet du régime ou de l’activité physique sur la perte de poids, à savoir l’âge, le genre, l’état de santé général, l’utilisation de médicaments (autres que ceux utilisés pour le contrôle du poids), l’ethnie et le statut postménopausique.

Ils ont également vérifié si la taille de l’échantillon était précisée au début et à la fin de l’étude (car s’il y a beaucoup de décrochage, cela réduit fortement la validité des résultats et la puissance de l’interprétation).

90 % de flou

Les résultats révèlent que les lacunes sont monnaie courante. Ainsi, 92 % des études ne tiennent pas compte de la prise de médicaments, 34 % ignorent l’état de santé général, 86 % ne précisent pas l’ethnie, 11 % ne renseignent pas l’âge et 8 % passent sous silence le statut ménopausique. Au total, les auteurs estiment que 90 % des études portant sur les régimes ne peuvent pas être considérées comme fiables…

Le sujet des régimes et de la perte de poids est déjà loin d’être limpide, voilà qui brouille encore un peu plus les cartes…

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste

Références :
Gibson CA et al. BMC Medical Research Methodology 2005, 5:9 (23 February 2005) http://www.biomedcentral.com/1471-2288/5/9/abstract

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