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News 2004
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Le sang supporte mal la guindaille...

Si une consommation raisonnable et régulière d'alcool abaisse la mortalité cardio-vasculaire, il en est tout autrement des beuveries. Pour des chercheurs hollandais, il faut chercher l'explication du côté des plaquettes sanguines...

Par Nicolas Rousseau

News du :
13 Octobre 2004

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La consommation modérée d’alcool réduit la mortalité cardio-vasculaire. En revanche, une consommation de larges quantités d’alcool sur une courte période de temps a exactement l’effet inverse et augmente la mortalité toutes causes. Des découvertes récentes indiquent que cette différence repose, en partie, sur les effets différents que l'alcool peut avoir sur l’adhésion et l’agrégation des plaquettes sanguines. Et les effets sont aussi tributaires du type de boisson alcoolisée.

Bacardi contre vin rouge

Une équipe de chercheurs de l’Université d’Utrecht, aux Pays-Bas, a ainsi demandé à 20 volontaires de boire trois verres d'alcool (Bacardi Breezer ®) ou de vin rouge pendant une période de 45 minutes, suivie d’une période d’abstinence de 45 minutes, pour permettre l’absorption de l’alcool. Nonante minutes après le début de l'expérience, des échantillons de sang ont été prélevés chez tous les participants. Ce cycle a été répété une fois dans son entièreté, pour aboutir finalement à la consommation de six verres endéans les trois heures.
Les chercheurs ont alors mesuré les taux d’agrégation des plaquettes sanguines et leur adhésion au fibrinogène (une protéine du plasma impliquée dans la coagulation sanguine).
Résultats : l’orgie d’alcool favorise l’agrégation des plaquettes sanguines (ce qui est négatif) et inhibe l’adhésion des plaquettes au fibrinogène (ce qui est positif). Le vin rouge, par contre, n’augmente pas l’agrégation plaquettaire.

Des petites quantités

L’enseignement de cette étude est double. Premièrement, mieux vaut consommer régulièrement des petites quantités d’alcool que d’en consommer rarement et en grandes quantités. Car dans ce cas, l’effet bénéfique de l’alcool sur l’adhésion plaquettaire est probablement largement dépassé par l’effet néfaste sur l’agrégation des plaquettes et donc la formation plus aisée d’un thrombus (ou caillot de sang qui bouche les artères). Pour les auteurs de l’étude, c’est certainement pour cette raison que l’on observe une fréquence importante d’infarctus après une soirée trop arrosée. Deuxièmement, il apparaît également manifeste qu’il est préférable de boire du vin rouge qu’une boisson fortement alcoolisée, pour éviter une trop forte « excitation » plaquettaire…

Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste

Source :
de Lange DW et al. Alcoholism Clinical & Experimental Research, October 2004.

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