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News 2004
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Obésité : le " yo-yo " abaisse les défenses

Pour la première fois, une étude préliminaire montre un lien entre les fluctuations du poids et la performance des défenses immunitaires.

Par Nicolas Guggenbühl

News du :
17 Juin 2004

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Pour la personne obèse, perdre du poids est incontestablement associé à de nombreux bénéfices pour la santé, notamment pour le risque de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et probablement de cancer. Par contre, la succession de cycles de perte et de reprise de poids, que l'on désigne par le terme " yo-yo ", n'est généralement pas de bon augure.

Une nouvelle étude menée par une équipe du Fred Huntchinson Cancer Research Center, à Seattle, s'est intéressée à la relation entre les fluctuations de poids et les fonctions immunitaires. Pour ce faire, les chercheurs ont interrogé 114 femmes ménopausées présentant un excès de poids, afin de dresser un historique des fluctuations de poids au cours des 20 années précédentes. Ils ont confronté ces données à celles de l'activité des cellules tueuse ou " Natural-Killer " (NK). Ces cellules jouent un rôle majeur dans le système immunitaire ; elles tuent les virus et, sur base des expériences en laboratoire, s'avèrent capables de tuer les cellules cancéreuses. Une faible activité de ces cellules est associée à un plus grand risque de cancer et à une susceptibilité accrue aux refroidissements et aux infections.

De 30 à 40 %

Les résultats de cette étude montrent que l'activité des cellules NK n'est pas influencée par une perte de poids unique, de 9 kilos ou plus. Maigrir ne nuit donc pas à l'immunité. Par contre, des épisodes plus fréquents de perte de poids ont une influence significative sur ce paramètre : celles qui ont perdu du poids à plus de 5 reprises présentent une diminution de l'activité des cellules NK d'environ 30 %.

A l'inverse, la stabilité du poids semble jouer en faveur des défenses immunitaires. Ainsi, les femmes qui ont affiché un poids stable durant 5 ans et plus bénéficient d'une activité des cellules NK qui se situe 40 % au-dessus de celle mesurée chez les femmes dont le poids est resté stable pendant moins de 2 ans.

Bien qu'il s'agisse là d'une étude préliminaire dont une des limitations est le fait que l'on ait demandé aux femmes de rapporter elles-mêmes leur histoire pondérale, cette découverte vient renforcer les arguments en défaveur des fluctuations du poids. Elle ne doit pas être interprétée comme un prétexte pour ne pas perdre du poids lorsque l'on est obèse, mais inciter à une vision des régimes qui soit à plus long terme que celle consistant à suivre les régimes en vogue et les saisons…

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste

Réf.
Journal of the American Dietetic Association, juin 2004.

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