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News 2003
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Obésité : la planète sucrée

La consommation d’édulcorants caloriques est en hausse et, comme pour l’obésité, elle se mesure à l’échelle de la planète.

Par Emmanuella Mollet et Nicolas Guggenbühl

News du :
03 Décembre 2003

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Depuis le plus jeune âge, l'Homme est attiré par la saveur sucrée. La consommation d'aliments sucrés (avec du sucre ou d'autres édulcorants caloriques tels que sirops riches en fructose) a fortement augmenté ces dernières décennies, malgré que des édulcorants acaloriques tels que l'aspartame aient conquis certains marchés. Le rôle du sucre dans la survenue de l'obésité est cependant encore très controversé. D'autant que certaines études montrent que lorsque la consommation de glucides, y compris celle du sucre, diminue, la proportion de lipides est plus élevée, ce qui n'est pas de bon augure pour le contrôle du poids. Mais plus que le sucre en tant que tel, ce sont surtout les boissons sucrées qui sont dans le collimateur de nombreux scientifiques. C'est que plusieurs études ont soulevé l'existence d'un lien entre les boissons sucrées et la prise de poids chez l'adolescent et l'adulte.

Comment évolue la consommation de sucreries et quels aliments sont les plus concernés ? C'est à ces questions qu'a tenté de répondre une équipe de l'Université de Caroline du Nord, à Chapel Hill (Etats-Unis). Les scientifiques ont récolté les données sur l'alimentation de plus de 100 pays en 1962 et en 2000. D'autres facteurs ont été étudiés : l'urbanisation et la croissance du revenu national, ainsi que trois grandes enquêtes du Département de l'agriculture aux Etats-Unis.

Génération soft-drinks

Les résultats montrent une nette augmentation de la consommation d'édulcorants caloriques à l'échelle de la planète. Entre 1962 et 2000, cette augmentation correspond à 74 kcal par jour (soit l'équivalent énergétique de 30 kg de graisse en 10 ans !). L'urbanisation et la croissance des revenus interviennent pour 82 % dans ce changement. Il est intéressant de constater que le phénomène ne concerne pas uniquement les pays à revenus élevés. D'ailleurs, les auteurs relèvent que cette augmentation concerne plus les pays avec des revenus faibles ou moyens, que ceux avec des revenus élevés. Or, on constate que l'obésité, autrefois " maladie des riches ", fait aussi de plus en plus de ravages parmi les faibles revenus….

Les données pour les Etats-Unis montrent que la hausse de la consommation d'édulcorants caloriques survenue entre 1977 et 1998 correspond à 83 kcal par jour. Chiffres à l'appui, les auteurs montrent que la plus grande partie de cette augmentation (80 %) vient des boissons soft-drinks et des jus de fruits. Encore une fois, si le lien entre soft-drinks et obésité n'est pas établi, il y a fort à croire pour que cette ruée vers les liquides riche en sucres et pauvres en nutriments essentiels ne favorise pas le poids de forme.

Nicolas Guggenbühl, Diététicien Nutritionniste, et Emmanuella Mollet

Réf. :
Popkin BM. Obes Res 2003;11(11):1325-32.

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