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News 2003
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L’Europe de la nutrition

La 9e Conférence Européenne de Nutrition* s’est récemment déroulée au cœur de la grande botte, à Rome. Des chercheurs du monde entier, en véritables gladiateurs des temps modernes, sont venus exposer leurs dernières découvertes. Echos de la via romana…

Par Nicolas Rousseau

News du :
15 Octobre 2003

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Premier constat : il apparaît de plus en plus que la nutrition joue un rôle clé, si pas décisif, dans le contrôle et la prévention des maladies. Pour le Prof. Philip James (International Obesity Task Force), en Europe, 61 % des maladies cardiovasculaires ont pour origine des mauvais comportements alimentaires. Mais l'on creuse aussi sa tombe avec ses dents dans d'autres domaines… La nutrition est directement impliquée dans 51 % des troubles psychiatriques, dans 13 % des infections respiratoires et 4 % des anomalies congénitales. La puissance de la fourchette est insoupçonnée !

Un autre déterminant dans le trou de la sécu est également le cruel manque d'activité physique, croissant dans toutes les générations. Des objectifs réalistes ont été présentés par le Prof Mikael Fogelholm (UKK Institute for Health Promotion Research, Finlande) pour enrayer cette course à la carpette : minimum 30 minutes par jour, éventuellement réparties en 2 ou 3 séances plus courtes, suffisent à dépenser 1000 kcal excédentaires par semaine. Cependant, certaines études semblent préconiser plus du double pour pouvoir maintenir stable le poids corporel, en alternant l'endurance et la résistance.

Glissement social

L'obésité gagne aussi du terrain dans les pays les plus démunis. D'après le Prof. Jaap C. Seidel, (Department for Nutrition and Health of Free University of Amsterdam), l'obésité touche 10 à 20 % des latino-américains et touchent aussi désormais l'intouchable continent asiatique. Même dans les régions les plus pauvres du Brésil, en dépit du manque de nourriture, on recense paradoxalement un grand nombre d'obèses… La qualité mondiale de l'assiette va donc aussi, même si elle est peu garnie, en se dégradant.

L'alimentation de la future mère et l'allaitement maternel viennent enfin au devant de la scène. De plus en plus d'études soulignent l'impact direct de l'alimentation de la femme sur la croissance et le développement de l'enfant à naître. Les oméga-3 et les vitamines du groupe B interviennent directement dans le développement cognitif de bébé et ce avant, durant et après la conception, voire sur le baby blues (pour les oméga-3).

Promouvoir l'allaitement maternel est aussi reconnu de longue date pour des raisons évidentes (meilleure digestion, effet bifidogène, anticorps…). Mais cet effet bénéfique de la têtée se répercute aussi sur l'adiposité. En effet, de plus de plus de travaux suggèrent que la quantité de protéines alimentaires ingérées joue un rôle prépondérant durant les deux premières années de vie sur l'installation future d'une obésité. Or, le lait maternel est beaucoup moins riche en protéines que les formules pour nourrissons.

Le confort moderne serait-il devenu trop confortable ?

Nicolas Rousseau
Diététicien Nutritionniste

* European Nutrition Conference. Du 1er au 4 octobre 2003. Bâtiments de la FAO. Rome

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