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News 2003
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Sucre et diabète : le divorce

Contrairement à une opinion encore fort répandue, la consommation de sucre n’apparaît pas comme un élément qui influence le risque de diabète de type 2.

Par Nicolas Guggenbühl

News du :
30 Avril 2003

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Le sucre ou saccharose est depuis bien longtemps pointé du doigt, en particulier dans le cadre du diabète de type 2, la forme de diabète la plus fréquente et qui est souvent associée à l'excès de poids. Parce que chez le diabétique la teneur en sucre (le glucose) du sang est excessive et que l'on retrouve du sucre dans les urines, le lien entre cette situation métabolique et la consommation de sucre semblait couler de source. Pourtant, si les premiers régimes pour diabétiques, dans les années vingt, étaient presque entièrement dépourvus de glucides, ces nutriments ont désormais retrouvé une place normale et même le sucre est toléré. Mais cela n'empêche pas que l'hypothétique relation entre sucre et diabète reste encore profondément ancrée dans bien des esprits.

Une nouvelle étude, portant sur 38480 femmes âgées de 45 ans et plus, qui ont été suivies pendant 6 ans, s'est intéressée tout particulièrement à la relation entre l'apport en différents sucres et le risque de diabète : non seulement le saccharose ou sucre de table, mais aussi le fructose retrouvé notamment dans les fruits et le lactose des produits laitiers. Au terme du suivi, 918 femmes avaient développé un diabète de type 2.

Les calories priment

A l'analyse des résultats, les auteurs constatent qu'il n'existe aucune influence significative des glucides sur le risque de diabète. Les femmes qui consomment le plus de sucre ne sont pas plus aptes à développer l'affection que celles qui en ingèrent le moins. Par contre, un apport calorique excessif ainsi qu'un mode de vie sédentaire apparaissent tous deux comme des facteurs augmentant le risque de diabète.

Cette étude ne signifie pas que l'on puisse consommer du sucre sans discernement, mais elle réaffirme que ce n'est pas tant l'excès de sucre que l'excès de calories qui constitue un facteur diabétogène. Elle rapporte aussi ce que d'autres travaux ont constaté, à savoir que les personnes qui ingèrent le moins de sucre présentent un apport en graisses et en cholestérol plus élevé. Une caractéristique qui, compte tenu du rôle de l'accumulation des graisses dans le développent du syndrome de résistance à l'insuline, n'a rien d'enviable. En d'autres termes, chez les personnes qui se braquent sur le sucre, l'apport lipidique devrait faire l'objet d'une attention particulière.

Nicolas Guggenbühl

Réf :
Diabetes Care 2003;26:1008-1015

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