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Les vertus de la vitamine D

La vitamine D, apportée par voie alimentaire et synthétisée par l’organisme au niveau de la peau sous l’action des rayons solaires, est indispensable au bon fonctionnement de notre corps.


Health and Food

92 Automne 2008

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Le rôle majeur de la vitamine D dans l’homéostasie calcique et dans la formation des os est bien connu. En plus de cela, certains auteurs lui attribuent un rôle protecteur contre le cancer. Selon le Food and Nutrition Board (FNB), les apports journaliers recommandés en vitamine D pour un adulte âgé de 19 ans est de 5 à 15 ?g/j (200 – 600 IU/j). Dans plusieurs études, des doses supérieures à 250 ?g/j (10000 IU) n’ont pas montré de toxicité sur la santé de l’homme. Ceci suggère que l’apport de quantités supplémentaires en vitamine D par rapport aux recommandations pourrait encore être bénéfique mais il faut rester prudent. Les doses toxiques sont théoriquement de l’ordre de 10 fois les doses journalières recommandées. Un excès de vitamine D pourrait entraîner l’apparition de calcifications dans les tissus mous, notamment dans les reins.

Elle combat l’ostéoporose
Un apport adéquat en vitamine D et en calcium joue un rôle déterminant dans le maintien d’une bonne santé musculo-squelettique et constitue une première étape dans le traitement de l’ostéoporose. Cette vitamine D est d’ailleurs incontournable car elle est considérée comme un élément dont l’apport nutritionnel est important dans la prise en charge de l’ostéoporose. Un régime pauvre en vitamine D, même en présence d’un apport adéquat en calcium, provoque une réduction de l’absorption intestinale du calcium, une diminution de la concentration sérique du calcium et le déclenchement d’ une cascade biochimique favorisant la diminution de la densité minérale osseuse, la perte osseuse et l’augmentation du risque de fractures. Un comité d’experts réunissant plusieurs universités européennes s’est récemment penché sur la question des bénéfices de la vitamine D pour les patients ostéoporotiques et son rôle lorsqu’elle est combinée avec d’autres agents utilisés pour combattre les résorptions osseuses. Ces experts ont considéré que la concentration sérique optimale de la 25-hydroxyvitamine D (25 (OH) D), un bon indicateur de la quantité en vitamine D, doit être de 50 nm/L (20 ng/mL) chez tous les individus. Pour atteindre ce taux, l’apport journalier requis en vitamine D doit être de 20 ?g. En se basant sur ces nouvelles données, les experts ont estimé que l’apport en calcium chez les femmes post-ménopausées ne constituait pas une grande nécessité. Le groupe rappelle que le traitement des patients souffrant d’ostéoporose et donc à risque de fractures, doit inclure en plus de la vitamine D et du calcium, des médicaments ayant fait leurs preuves contre les fractures vertébrales et non vertébrales.

Elle protège le coeur
Deux études récemment publiées viennent de démontrer que la vitamine D est bénéfique pour le cœur. La première est une étude prospective réalisée chez l’homme. Elle a été menée chez 454 hommes âgés de 40 à 75 ans, ayant un antécédent d’infarctus de myocarde non fatal ou de maladie cardiovasculaire non fatale. Les données de ces patients ont été comparées avec celles de 900 sujets contrôles sans antécédent cardiovasculaire. Les résultats ont montré qu’un déficit en 25 OH D est associé à un risque accru d’infarctus du myocarde. Du point de vue strictement cardiaque, les apports recommandés en 25 OH D devraient donc être revus à la hausse pour observer des effets positifs.

L’autre étude, menée sur des rats, va dans ce sens, indiquant que la vitamine D activée (1,25 hydroxyvitamine D3) permet de prévenir la défaillance cardiaque. Les effets de la vitamine D activée ont été testés chez des rats hypertendus souffrant de défaillance cardiaque. Leur traitement par la 1,25 hydroxyvitamine D3 a réduit l’hypertrophie cardiaque, suggérant son utilisation comme un agent thérapeutique auxiliaire chez les patients soufrant d’hypertrophie du ventricule gauche.


Elle prévient le cancer
Plusieurs études ont déjà montré que les cellules normales et cancéreuses expriment les récepteurs VDR (express specific receptors) de la 1,25 dihydroxyvitamine D. En se fixant sur ces récepteurs, cette forme de la vitamine D régulerait plus de 60 gènes impliqués dans des processus de différentiation et dans les mécanismes protecteurs anti-prolifératifs et anti-métastatiques. Les données épidémiologiques nous enseignent que l’exposition cumulée aux rayons solaires est en corrélation avec la mortalité par cancer (mélanome surtout). D’un autre côté, on dispose pourtant d’indices faisant penser que les rayons solaires, sans doute par l’intermédiaire de la vitamine D dont ils favorisent la synthèse, offrent à dose tolérable une protection contre les cancers de la prostate, du côlon, du rectum, du sein et de l’ovaire. Enfin, des travaux ont suggéré que les effets protecteurs de la vitamine D apportée par l’alimentation et ceux de la vitamine D produite sous l’action des rayons solaires s’additionnent. Dans des études réalisées in vitro, le paricalcitol, un analogue de la 1,25 dihydroxyvitamine D, provoque une transactivation des récepteurs VDR et une inhibition de la croissance des cellules cancéreuses prostatiques. Ces données pourraient ouvrir de nouvelles voies de recherche dans le traitement du cancer.

La Rédaction

Références

Ali MM, Vaidya V. Vitamin D and cancer. J Cancer Res Ther. 2007; 3: 225- 30.

Giovannucci E, Liu Y, Hollis BW et al. 25-Hydroxyvitamin D and Risk of Myocardial Infarction in Men. Arch Intern Med. 2008;168: 1174 - 1180.

Hathcock JN, Shao A, Vieth R et al. Risk assessment for vitamin D. Am J Clin Nutr. 2007; 85: 6 - 18

Mancuso P, Rahman A, Hershey SD et al. 1,25-Dihydroxyvitamin-D3 Treatment Reduces Cardiac Hypertrophy and Left Ventricular Diameter in Spontaneously Hypertensive Heart Failure-prone (cp/+) Rats Independent of Changes in Serum Leptin. J Cardiovasc Pharmacol. 2008; 51: 559 - 564

Roux C, Bischoff-Ferrari HA, Papapoulos SE et al. New insights into the role of vitamin D and calcium in osteoporosis management: an expert roundtable discussion. Curr Med Res Opin. 2008; 24: 1363 - 70.

 

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