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Quand l’alcool divise

La consommation d’alcool est un sujet qui reste relativement tabou. Comment les diététiciens abordent-t-il ce problème au pays de la bière ? Quelles sont leurs connaissances à propos de ses effets sur la santé ? Petit sondage.

Par Patrick Mullie

" HEALTH & FOOD " numéro 60,
Août-Septembre 2003

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Les publications scientifiques sur les effets santé de l’alcool sont légion. Une enquête menée en Flandre montre que les avis sur l’alcool du (de la) diététicien(ne) sont parfois fort partagés. Débutée en mai 2003, celle-ci consistait en 10 propositions et pour chacune, la possibilité de donner 5 réponses : totalement d’accord, d’accord, ne sait pas, désapprouve, désapprouve totalement. Sur les 600 diététiciens contactés, 265 (44%) ont accepté de participer à l’enquête. Les résultats sont résumés dans le tableau 1.

Sous la loupe

Certains résultats de cette enquête retiennent l’attention. Près d’un diététicien sur quatre déconseille ainsi systématiquement les boissons alcoolisées durant ses consultations. De nombreux collègues désapprouvent le fait que la bière puisse exercer un effet cardioprotecteur et près d’un sur cinq (18 %) ne donne même pas de réponse à la question… Un diététicien sur deux estime par contre que la bière de table est plus saine que la limonade et 76 % sont d’avis qu’elle possède les mêmes propriétés que le vin. Paradoxalement, seul un diététicien sur trois est persuadé du fait que l’alcool augmente le taux du bon cholestérol HDL, tandis qu’un sur cinq s’abstient de répondre…

Près de 29 % des diététiciens autorisent la consommation d’alcool lors d’un régime amaigrissant, alors que seulement 11% le recommandent après un infarctus. Si trois diététiciens sur quatre trouvent acceptable la consommation d’alcool entre 15 et 18 ans, ces statistiques chutent littéralement pour les jeunes de 12 à 15 ans. Enfin, 67 % des diététiciens réfutent l’allégation sur les triglycérides.

Des avis partagés

De plus en plus d’arguments épidémiologiques plaident en faveur des effets cardioprotecteurs d’une consommation modérée de boissons alcoolisées.
La majorité des diététiciens ont pourtant un avis fort nuancé sur la question. Selon Walter Willet, de la prestigieuse Harvard School of Public Health, il n’y a pas, jusqu’à preuve du contraire, de différences notables entre les effets cardioprotecteurs de la bière et du vin.

Ce sentiment partagé des diététiciens est aussi très présent pour la bière de table.
Pourtant, une étude menée chez les adolescents par le Prof Jaak Janssens de l’Université du Limbourg, à Diepenbeek (1), montre que la consommation régulière de bière de table n’entraîne pas de pic insulinique important, à l’opposé des soft-drinks…

Résultats de l'enquête

Patrick Mullie
Diététicien épidémiologiste

Réf:
(1) Janssens JP et al. Effects of soft drink and table beer consumption on insulin response in normal teenagers and carbohydrate drink in youngsters. Eur J Cancer Prev. 1999 (4):289-95.

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