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Des oeufs, même en cas d'hypercholesterolémie ?

Anthropologie et nutrition sont-il étroitement liés? Le quatrième congrès de nutrition et santé * s’est attaché à nous démontrer que l’alimentation a joué un rôle déterminant dans l’évolution de l’intelligence humaine.

Par Nicolas Rousseau

" HEALTH & FOOD " numéro 49,
Novembre 2001

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D'ordinaire, l’œuf figure parmi les premiers aliments supprimés en cas d’hypercholestérolémie. Mais l’œuf Colombus (Belovo) n’est pas un œuf comme les autres : il a été pondu par des poules recevant une alimentation particulière, comprenant des graines de verdures riches en acide alpha-linolénique, des pépins de tomates, extraits de maïs, des levures… Une combinaison aboutissant à un profil nutritionnel flatteur : rapport oméga-6/oméga-3 proche de l’unité, moins d’acides gras saturés, beaucoup de vitamine E (10 mg/œuf), de sélénium (35 mcg/œuf) et d’iode (75 mcg/œuf)1. Bien que le cholestérol soit toujours présent, cet œuf s’avère doté de propriétés dignes d’intérêt, comme en témoigne une nouvelle étude effectuée par le Dr Daniel Brasseur (Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola) et le Prof. Yvon Carpentier (Laboratoire de Chirurgie Expérimentale, ULB).

Comme les fibrates !

Des enfants hypercholestérolémiques (n=14) ont pu, l’espace de 8 semaines, déroger à une règle fondamentale de leur régime en incorporant 4 œufs (Colombus) par semaine dans leur alimentation. Les prélèvements sanguins effectués au terme de cette période attestent de l’augmentation de la teneur en EPA et DHA dans les phospholipides transportés par les LDL et dans les globules rouges. Malgré l’augmentation de l’apport en cholestérol exogène, la cholestérolémie moyenne du groupe n’affichait pas de variation. Pour neuf enfants, le cholestérol total et le LDL ont même accusé une réduction légère mais significative. Plus intéressante encore est la réduction franche de la concentration des triglycérides plasmatiques : moins 15 %, soit autant que ce qui peut être obtenu avec les fibrates.

Pour le Prof. Carpentier, cette nouvelle étude indique que de pareils œufs peuvent trouver une place même dans l’alimentation des patients à risque élevé de pathologie cardio-vasculaire. Elle peut même s’envisager pour 80 % des personnes atteintes d’hypercholestérolémie, à condition toutefois d’assurer un suivi du cholestérol total et du LDL pour cibler ainsi la minorité des sujets hypercholestérolémiques qui ne répondraient pas de manière favorable à cet élargissement du régime.

Nicolas Rousseau
Diététicien Nutritionniste

(1) Jarvienen R et al. Prospective study on milk products, calcium and cancers of the colon and rectum. Eur J Clin Nutr 2001, nov ;55(11):1000-7.

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