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Quoi de neuf Docteur ?

To eat or no to eat ? Telle est question à laquelle tentent de répondre les orateurs du Congrès de Nutrition et Santé. La troisième édition *, qui s’est tenue récemment à Bruxelles, n’a pas dérogé à la règle de l’art culinaire et s’est attardée notamment sur l’alimentation des enfants.

Par Nicolas Rousseau

" HEALTH & FOOD " numéro 45,
Février-Mars 2001

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La “malbouffe” menace-t-elle nos enfants, des victimes de choix, dès leur plus jeune âge ? Des midis à l’école aux collations du soir, le bilan du comportement alimentaire des plus petits a une saveur mi-figue mi-raisin. Certains ne sont pas dans leur assiette, en témoigne la déstructuration croissante du contenu, de l’horaire et du nombre de repas quotidiens, qui débouche inévitablement sur un grignotage anarchique et ses conséquences désastreuses pour la santé.

Les déboires de la “génération Cola -Simpson”

Le professeur Vansant (KUL) souligne que la qualité de la gastronomie infantile s’est sensiblement dégradée ces dernières années. Bien que la proportion de l’énergie allouée aux lipides au cours des repas ait légèrement diminué, la quantité de graisses saturées consommées a fortement augmenté. Les sucreries et autres snacks salés constituent pour l’enfant des repas à part entière, généralement consommés à toute heure devant la télévision ou derrière une console de jeux, au détriment de collations plus saines comme les fruits ou les produits laitiers. Le prof. Col (Centre Hospitalier de Jolimont-Lobbes) insiste par ailleurs sur la nécessité de la régularité des repas, afin de respecter les rythmes biologiques et notamment les cycles hormonaux comme celui de l’insuline, qui constitue, notamment, un signal de la faim.

Si la faute en incombe aux heures de plus en plus nombreuses passées devant le petit écran (et donc partiellement aux parents), le prof. Vansant stigmatise également le peu d’activité physique pratiquée à et en dehors de l’école. En un mot donc, les dépenses énergétiques sont largement déficitaires au regard des apports alimentaires. Avec quelle conséquence ? Les enfants marchent à grands pas sur les traces de leurs parents : dès la troisième année primaire, un enfant sur cinq est trop gros et cette situation ne s’améliore pas quelques années plus tard.

Tirer la sonnette d’alarme à la cantine et à la maison

L’exemple américain doit nous faire réfléchir. En effet, au pays de l’Oncle Sam, un nombre de plus en plus imposant d’adolescents présente très tôt dans la vie un diabète gras . La situation est à ce point préoccupante que, selon le professeur Scheen (Ulg), un tiers des enfants obèses d’âge pré-scolaire et la moitié des enfants obèses d’âge scolaire le resteront à l’âge adulte. Et les préjudices d’une obésité acquise dès l’enfance sont bien plus pernicieux que ceux d’une obésité à la quarantaine ! En conséquence, il faut dès maintenant s’attaquer à des comportements trop sédentaires et conduisant à un grignotage anarchique en dehors des repas et des collations. Limiter le temps passé devant la télévision et les jeux vidéos, stimuler la structuration de rythmes alimentaires et l’activité physique sont autant de mesures responsables que les parents doivent prendre à la maison et encourager à l’école. Cependant, il convient de respecter les besoins énergétiques et nutritionnels liés à la croissance. D’après le professeur Davis (Université de Celowna, Canada), un bon compromis consiste à réduire progressivement les apports en graisses dès l’âge de deux ans (les graisses représentent alors 40% du bilan énergétique total ou BET) pour arriver, en fin de croissance, aux recommandations nutritionnelles définies pour l’adulte (soit maximum 30% du BET).

La prévention et le traitement de l’obésité chez l’enfant constituent donc des priorités pour le futur, pour que nos enfants ne soient pas les obèses de demain.

Nicolas Rousseau
Diététicien Nutritionniste

* 3e Congrès de Nutrition et Santé, Bruxelles, 8 et 9 décembre 2000

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