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En route pour une vision plus «végétale»

Tout le monde le sait, notre alimentation est bien trop riche en graisses, en acides gras saturés et en sucres et bien trop pauvre en fruits, légumes et autres sources de fibres alimentaires. Or, le fait de rééquilibrer la balance entre ces différents produits confèrerait de nombreux bienfaits pour la santé.

Depuis de nombreuses années, le régime alimentaire des Occidentaux souffre d’un déséquilibre sur le plan nutritionnel, constituant un terrain propice au développement de certaines pathologies comme l’obésité et les maladies cardiovasculaires. Le fait de passer à une vision plus «végétale» de l’alimentation permettrait de rééquilibrer l’assiette et entraînerait de nombreux bénéfices sur le plan de la santé.

Situation en Europe

De nombreuses études portant sur la consommation alimentaire en Europe ont été publiées à ce jour, certaines nationales, d’autres internationales. Le problème est que ces différentes études sont difficilement comparables car elles utilisent des méthodologies bien distinctes.

Récemment, un rapport a donc été établi afin d’évaluer le statut sanitaire et nutritionnel des Européens. Les auteurs ont rassemblé des données portant sur les habitudes alimentaires de citoyens provenant de nombreux pays d’Europe, répartis en groupes, selon les quatre points cardinaux.

Il ressort de cette enquête que l’alimentation des Européens est loin de remplir les recommandations nutritionnelles émises par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS):

Tableau enquête que l’alimentation des Européens

Lorsqu’on s’intéresse à l’alimentation en termes d’aliments, on constate que la consommation de viande, d’aliments gras et de boissons sucrées est largement excédentaire aux recommandations en vigueur, alors que les fruits, légumes et féculents ne sont pas assez présents dans l’assiette des Européens. On assiste donc à un véritable déséquilibre alimentaire généralisé.

Quelle solution?

Devant la difficulté de respecter les recommandations nutritionnelles officielles, il est donc clair que les Européens doivent adopter de nouvelles habitudes alimentaires. Une solution envisagée serait d’opter pour une vision plus «végétale» de l’alimentation.

De nombreuses études, telles que la «European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition» (EPIC) ou l’étude Robinson-O’Brien et al. ont en effet démontré les nombreux avantages associés aux régimes alimentaires reposant principalement sur la consommation de produits végétaux (diminution des apports en graisses totales et saturées, meilleurs apports en acides gras polyinsaturés, en fibres, en vitamines, minéraux et antioxydants,…).

Cependant, toutes les sources de produits animaux ne doivent pas être exclues de l’alimentation car elles fournissent certains nutriments qui ne se retrouvent pas dans le règne végétal, sinon en trop faibles quantités. C’est le cas de la vitamine B12, de la vitamine D et des oméga-3 à longue chaîne, dont la production in situ à partir de l’acide alpha-linolénique est limitée.

Le principe de l’alimentation de type «plant-based» est donc d’augmenter ses apports en produits végétaux, tout en réduisant légèrement ses apports en aliments d’origine animale, sans pour autant les exclure de l’alimentation. Par produits d’origine végétale, on entend:

- les céréales complètes;
- les légumineuses;
- les fruits;
- les légumes;
- les noix et graines.

Ne pas confondre avec végétarisme

A l’heure actuelle, l’alimentation de type «plant-based» n’est pas encore clairement définie, si bien que beaucoup de personnes peuvent l’associer au végétarisme. Or, le régime «plant-based» est plus large que le régime végétarien puisqu’il n’exclut en rien la consommation de quantités modérées de viandes et de poissons. Il repose en fait davantage sur l’importance de la consommation de produits d’origine végétale que sur l’éviction des produits carnés.

Le but de ce type d’alimentation est de rééquilibrer la balance entre sources alimentaires d’origines végétale et animale. Selon l’United States Department of Agriculture, (USDA), elle devrait être constituée d’au moins 50% de protéines d’origine végétale. Le Fonds Américain de la Recherche contre le Cancer recommande quant à lui que les deux tiers de l’assiette soient composés de produits d’origine végétale.

Avantages pour la santé

Le fait d’adopter une alimentation de type «plant-based» présente bien des avantages, tant sur le plan nutritionnel que sur celui de la santé:

- elle entraîne une réduction des apports lipidiques, et plus particulièrement ceux en graisses saturées et permet ainsi de rééquilibrer le rapport entre graisses saturées et insaturées;

- elle fournit également des apports plus importants en fibres alimentaires, permettant de cette façon de réduire la densité énergétique de l’assiette et d’aider au maintien d’un poids stable à long terme;

- étant riche en végétaux, l’alimentation de type «plant-based» permet également d’augmenter les apports en minéraux, vitamines, caroténoïdes, polyphénols et antioxydants;

- enfin, le régime «plant-based» entraîne un accroissement des apports en composés tels que les bêta-glucanes, phytostérols et -stanols, dont les bénéfices en termes de réduction de la cholestérolémie ont été prouvés au travers de nombreuses études.

Pour la santé et l’environnement

Le simple fait d’opérer quelques changements à son alimentation (augmenter les apports en produits végétaux et réduire quelque peu la consommation de viande) permettrait donc d’améliorer de façon non négligeable la qualité nutritionnelle de l’alimentation et de contribuer au maintien durable de la santé.

Outre les avantages sur la santé, le fait d’augmenter la consommation de produits d’origine végétale et de réduire légèrement les apports en produits carnés permettrait de diminuer de façon substantielle les émissions de gaz à effet de serre. Raison de plus pour faire le pas vers une alimentation à dominance de produits d’origine végétale.

Alexandre Dereinne

Références:

Garton L, Harland, J. The plant-based plan. Ed LannooCampus, Leuven.
ISBN: 978-9-209-9857-3.


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